Dimanche15/12/24 - Jean - Sutra du Lotus - suite

Le Soutra du Lotus du Vrai Dharma est un des plus important du Mahayana. Élaboré entre 0 et 150 après J.C. , introduit au Japon dès le VIe siècle ; il y a deux traduction française de référence : du sanscrit celle d’Eugène Burnouf en 1854, et celle de Jean-Noël Robert du chinois en 1997 chez Fayard.

« L’Ainsi-Venu (un des titres du Bouddha) a un savoir et une vision des aspects des trois mondes (monde des désirs, monde des formes, monde sans forme) conforme à la réalité : il n’y a ni naissance ni mort, ni retrait ni émergence, personne pour résider au monde ni passer en disparition ; ils ne sont ni réels ni inanes (inutiles, sans intérêt), ni ainsi ni autrement. … . Parce que les êtres ont toutes sortes de natures, de désirs, de pratiques, de notions et discriminations, il prêche toutes sortes d’enseignements. » (chapitre XVI trad J.-N. Robert)

Dans le chapitre II , le Bouddha enseigne qu’il y a un seul véhicule pour atteindre l’état d’Éveillé,malgré les différences apparentes des enseignements. Ces différences viennent du fait que le Bouddha utilise des « expédients salvifiques » pour amener TOUS les êtres sensibles à l’état d’Éveillé.

François Jullien définit la dé-coïncidence comme cet écart fécond entre cultures et traditions qui "ouvre" un espace d'élaboration .

Les processus de socialisation/individuation prennent des formes différentes dans la pensée japonaise et la pensée occidentale.

Au japon, elle se déploie à partir d'une conception spécifique de ce que signifie "être humain"  toujours situé sur un fond qui le contraint et qu'il contraint en retour : l'Aida.

L'Aïda, pour Kimura Bin, psychiatre japonais qui a un pied dans la tradition zen et l'autre dans la phénoménologie occidentale,  ne désigne pas un objet ou une entité, mais plutôt un **espace relationnel**. C'est le lieu où se déploient les interactions entre l'individu et le monde, un espace qui est à la fois intérieur et extérieur, subjectif et intersubjectif. C'est dans cet "entre" que se construit l'expérience humaine.

En occident, On retrouve chez Levinas, non pas un fond, mais une tension féconde et irréductiblement dérangeante dans le rapport à l'autre.. Celui ci en tant qu'altérité radicale nous ouvre à l'infini de l'insigne

Ce sont ces deux notions et quelques autres, qui nous amènerons à penser la rencontre comme évènement en suivant le fil du psychiatre japonais Kimura Bin

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